Le HTV de nouveau à l’endroit

Article publié sur le HTV Basket par Yves Merens

A Feurs ( salle Delorme), HTV bat Feurs 74 à 64 après prolongation (mi-temps 34-23)

(9-13, 25-10, 8-21, 15-13, 17-7)

Arbitres MM. Buston et Kiritharan

Feurs : Djédjé (15), Spinali (12), Cadiau (10), Harrath (15), Houstani (6), Faye (2), Archinard (2), Comby (2)

Coach : Romain Tillon assisté de Arnaud Celle

HTV : Lefebvre ( 8), Eugène (13), Knezevic (22), Greenwood ( (17), Losser ( 6), Staniulis (6), Baradji (2), Simon, Jean, Ouattara.

Coach : Jean-Louis Bord assisté de Gaëtan Etienne

Ouf ! Le HTV respire un peu mieux ce matin après un voyage compliqué à Feurs chez l’avant dernier du classement. Difficile, accroché, rugueux, incertain, le combat s’est terminé par une victoire par K.O. alors que l’équipe de Jean-Louis Borg était dans les cordes à une poignée de seconde du buzzer.

-2 au tableau électronique, dans une ambiance de corrida, ballon dans les mains, les Varois cherchaient une nouvelle fois la bonne formule pour égaliser ou même prendre l’avantage sur un tir longue distance. Les yeux dans le vide, les mains tremblantes, la peur d’un nouveau vide…

Comme souvent c’est le capitaine courage Maxim Eugène qui prenait ses responsabilités mais manquait d’adresse.

Le ballon fuyait le cercle, la messe était dite, le HTV était crucifié par le plus petit des écarts. Comme contre Pont-de-Chéruy, comme à Avignon, comme contre Orchies.

Mais comme souvent depuis le début de la saison, le sauveur s’appelait Greenwood. Sous le cercle, il récupérait ce rebond et transformait la « brique » de Max en passe décisive et égalisait pour climatiser le forum forézien. 57-57, un score de cadets ! Ou à la Bozidar Maljkovic pour respecter les principes de Jean-Louis Borg qui en connait un rayon sur la question et qui en a fait sa marque déposée !

Pour en arriver là et commencer enfin sa soirée, le HTV avait affiché son potentiel actuel. Une belle organisation, une défense classique et solide, une solidarité qui n’est pas à remettre en cause.

Mais de l’autre côté du terrain, les mêmes travers. Des balles perdues à foison, des mauvais choix, une certaine frilosité dans les initiatives et une adresse en berne. Les énarques du sport de haut niveau appellent cela la confiance ! Et dans un sport d’adresse, c’est encore probablement plus vrai.

Mais comment un leader de la poule confortablement installé dans son fauteuil peut-il en arriver là ? Pourquoi s’interroger alors que tous les feux sont au vert… vif ? Pourquoi douter en cette fin de première partie de saison alors que l’objectif affiché par un club en reconstruction était le maintien et qu’il caracole sur les sommets ? Pourquoi les esprits se sont-ils embrumés alors que l’euphorie avait transporté l’équipe lors de douze victoires consécutives ?

C’est le mystère du sport et c’est ce qui fait son charme.

Pour arriver à cette parité famélique de 57-57 à la fin des quarante premières minutes, le HTV s’était rangé dans un mode toboggan. Des hauts, des bas, des séries positives, d’autres négatives, Un score bloqué à 9 pendant de longues minutes en premier quart temps. Une jolie réaction dans le second remettant Feurs à sa place (25-10) avec quelques fulgurances laissant à penser que le mal était guéri. Avant de replonger dans un troisième acte proche du cauchemar (8-21) où le compteur restait bloqué à 38 puis à 40 sans que Feurs n’augmente exagérément sa densité défensive. Le froid après le chaud, docteur Borg cherchait les solutions, modifiait ses plans, multipliait les changements. La profondeur de banc n’avait plus le même poids qu’à d’autres moments de la saison. Mais au moins une chose restait d’actualité : l’envie et un certain courage. Il en fallait pour ne pas sombrer dans ce genre de petite salle où le basket est une religion et l’exemplarité un sacerdoce.

Coup pour coup, les deux équipes ne se ménageaient pas. Mais dans ce basket de tranchées, c’est souvent le leader qui a le plus à perdre face à une équipe désespérée et jouant son avenir à ce niveau.

Mo Greenwood passait donc par là et sauvait la patrie. La prolongation débutait mal car Feurs et Djédjé plantaient cinq pions. C’était le chant du cygne pour les locaux à bout de souffle et de forces qui multipliaient les fautes personnelles pour offrir des lancers comme des cadeaux. Le moment que choisissaient enfin les artilleurs du HTV.

Greenwood, Lefebvre, Eugène donnaient une autre tournure au sprint final et se mettaient au niveau d’un impeccable et précieux Knezevic (22 points). L’essentiel était assuré. La roue avait enfin tourné. La pièce retombait pour la première fois depuis trois semaines du bon côté.

Cette 17ème victoire en 23 journées avait un goût de revanche voire de soulagement. Elle ne masque pas tous les problèmes (offensifs) à régler mais elle donne du grain à moudre à une équipe qui cultive de vraies valeurs et qui apporte tant de joie depuis quelques mois.

Jean-Louis Borg aime relever ce genre de challenge.

Et comme souvent, un bonheur ne vient jamais seul. Dans le car du retour, les sourires revenaient vite en apprenant que Saint-Vallier avait perdu à Mulhouse d’un petit point et qu’Andrézieux avait connu le même sort dans sa salle contre le Havre. Deux clients au tapis. Ce qui prouve l’intensité et l’homogénéité d’une poule tellement complexe.

La ribambelle des cinquièmes (Mulhouse, Le Havre, Pont-de-Chéruy et Avignon) est à quatre victoires et il ne reste que trois matches.

La poule haute est donc assurée et c’est une magnifique satisfaction pour un club en pleine renaissance. Des chiffres gravés à l’or fin qui pourraient aider les partenaires de Maxime Eugène à retrouver une vraie confiance en eux.

Cela pourrait se vérifier mardi soir pour un rendez-vous de haut de tableau dans un Palais des Sports toulonnais probablement rassuré et bien garni.

Ces joueurs le méritent.

Retrouvez l’intégralité de l’article en ligne.

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